Les réseaux sociaux sont désormais partout. De la catastrophe japonaise, à la révolte en Tunisie en passant par l'élection de Barack Obama pour les élections de 2012, les internautes ou plutôt les utilisateurs des réseaux sociaux ont bien et belle pris le pouvoir. Sur une île de près d?un million d?habitant avec environ 48% des foyers équipés en Internet, ils sont de plus en plus à se connecter via leur téléphone portable. Du coup, ces espaces d?expression numérique sont devenus des terrains de chasses pour les marques mais aussi pour les petits commerçants. Nous nous sommes intéressés au cas d?un de ces petits commerçants, Eric*, propriétaire d'une petite "boutik".
Aujourd?hui, dans sa boutique on y retrouve un peu de tout, des sodas, des boites de conserves, de la morue séchée, des pommes, du boudin, des bouchons, wan tan et jouxtant directement la boutik, une petite buvette ou s'entasse les hommes et jeunes hommes du quartier. Durant notre rencontre, nous y avons vu peu de femme dans la buvette, mis à part quelques enfants accompagnant des adultes, en train de déguster des sorbets et autres confiseries.
Fière de nous faire visiter son épicerie, il nous montre ses bougies, ses boites d?allumettes, les bonbons la rouroute et même quelques bouteilles de gaz, pour dépanner, nous indiquant timidement que cela est désormais réglementé. Lorsqu?on lui parle de sa page Facebook, il s?assied et l?on constate une certaine réflexion dans son esprit. Il évoque son père, qui n?a jamais pu avoir de télévision avant un bon moment et surtout de cette complicitée souvent limitée par le travail. Il évoque plus fièrement ses enfants et ses petits enfants et c?est tout naturellement qu?il nous explique comment il a découvert le réseau social Facebook « Mon petit zenfant la montre a moins lordinateur, après la montre a moins photos, vidéos, a moins content de voir tout ca, photos zanimo, pied de bois ? ou gagne trouve tout zimage la dessis. Après a li montre a moins photos la famille, tante, cousine, famille éloigné, proche, toute !!! » C?est de cette façon qu?il décide de partager l?aventure de sa boutique en créant une page Facebook avec l?aide de ses petits enfants.
Depuis peu sa page à intéressé certains fans et en a étonner bien d?autre car mêlée d?humour et de surprise : des avis, news, actualités. Sans en être vraiment conscient sans doute, Eric aborde une certaine histoire de la vie réunionnaise, une misère social, l?alcool, l?amitié et la fête ? Un peu perplexe dans tout ca, nous avons voulu le voir en action, publié une actualité sur son « wall », son mur ? Nous lui demander de publier une actualité ou partager un lien sur sa page Facebook et après plusieurs minutes d?hésitation, après avoir essayé de nous faire visiter le parc de ses poules et canards ? il appel timidement une de ses petites filles assis dans une pièce sombre de son arrière boutique. Celle-ci emmène un ordinateur portable sur le comptoir ? il dicte en chinois quelques mots à sa petite fille qui se met à pianoter sur le clavier ? Et c?est ainsi que nous comprenons qu?il dicte au quotidien tout cela à ses enfants et petits enfants. Nous constatons un Eric un peu honteux, nous insistons pas sur le sujet et repartons content d?avoir fait la connaissance de ce personnage. « A moins bien content fé piblicité sur Linternet. Mon ptit zenfant dit a moins que la bas (en Chine ?), ancien famille a nou envoye a nous méssaz en privé ? Moins bien content. Aurevoir ! »
Retrouver la boutique d'Eric* ici : http://www.facebook.com/pages/Boutique-Ah-Fon/112963825450522
Chaque année à la Réunion, plus de 2 000 sites Internet en .re voient le jour et plusieurs milliers d?autres en .fr, .com et autres. Il y a environ 177 000 membres de Facebook réunionnais, des centaines de pages, des groupes qui se créent chaque jour. Il existe plus de 29 000 petits commerces et commercants sur l'île de la Réunion ...
(* prénom d'emprunt - Ce document texte combine des éléments ou expressions à caractère humoristique - Toute ressemblance avec des personnes ou des faits existant ou ayant existé ne serait que pure coïncidence)